Consultation

XXII, folios:133 134
Combourcier, Balthazar de, seigneur du Monestier
M. de Gordes
Lettre non liée
08/02/1574
Valence
Grenoble

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

1

Monsieur, à mon arrivée de Lion qui fust le jour de la Notre Dame, monsieur de

2

La Tyvolière me randit la lettre quil vous a pleust de mescripre pour responce aulx

3

miennes deulx precedentes. En premier lieu, je vous mercyeray très humblemant

4

la fiance que vous avés heu en moy du faict de La Mure et de ce quil vous a

5

pleu dy gratifier celluy que je nommeroys, à quoy je vous diray que je nen

6

avoys aulcun par trop affectionné quepour le sercice du roy, toutesfoys, puys

7

quil vous a pleu de tant me favoriser que de men donner le choys, jen

8

ay nommé ung audit sieur de La Tyvolière, duquel je masseure que vous aurés

9

contentemant et luy avec. Jestime quil vous faict bien particulièrement

10

entendre comme le tout a bien succedé par bonne fortune et lentreprinse

11

que le Cadet de Voguedemar avoit avec Lesdiguyères pour leur remetre ces

12

chasteaus qui estoit enseigne de La Balme. Encores vous en dyray je ce mot

13 [barré : de pe] qui est que suyvant votre volunté, se trovant en ceste ville ledit La 14

Balme à propos pour larrester, sans quil se doubtast daulcune chose pour

15

obvier à ce que lon fesoit contre luy, monsieur de La Tyvolière se resolust

16

denvoyer le cappitaine Curebource avec environ XXV ou trante souldatz à La

17

Mure, feignant vouloir excecuter quelque dessain contre les ennemis,

18

accompaigné dune lettre audit Cadet pour le cacher dans ledit chasteau qui

19

luy fist responce quil ne le lerroit entrer avec luy estoyent quelques

20

soldatz de Sessenaige, toutesfoys se voyant foyble contre le reste des soldatz

21

qui estoyent dedans, se doubtant son entreprinse estre descouverte, sortist

22

dehors pour se retirer avec lesdictz ennemys quil trouva justemant de là

23

le Pontault qui venoyent (comme a despuys raporté son laquès

24

qui est revenu) pour entrer ausdictz chasteaus. Je pence bien que monsieur de

25

Moydieu vous en avoit faict entendre quelque chose que je luy avoys prié de

26

vous dire que je avoys descouvert ceste menée à se traicter

27

[133 v°] despuys le siège qui y fust comme jay peu sentir et croys que si ce faict

28

est mené ung peu vifvemant comme jestime que lon fera, il se descouvrira

29

beaulcop de choses, car ce laquès en accuse des aultres qui sont encores

30

en pays. Il cest saulvé ung mercyer qui pourtoit les lettres que je

31

pence que lon pourra encores attraper. Je loue Dieu de la grace quil nous

32

a faicte de nous avoir deslivré ce beau traict. Je ne vous ennuyeray de

33

plus long discours et vous dyray comme estant à Lion, je trouvey la

34 monstre de la compaignie de monseigneur de Nemours faicte [barré : et la] qui 35

ma garda de passer plus oultre. Jespère, avec layde de Dieu, ailler fère

36

ca[resme]prenant ave[c] luy pour luy ailler baiser les mains et à madame,

37

encore que je luy remete son enseigne. Je ne laisse de demeurer en sa

38

bonne grace et tousiours à luy parce que je tire lestat que le feu

39

cappitaine Bellantan, lieutenant de monseigneur son filz, tirat, qui est la

40

pension de douze centz livres quil a du roy de cappitaine de gendarmes

41

entretenu. Je vous mercye très humblermant de ladvis quil vous plaict

42

de men donner, ce nest la première obligation que je vous ay en eschange

43 de tant de biens que journelement que reçoys de vous. Je vous supplie[barré : q] 44

de recepvoir la bonne volunté que jay de vous fère toute ma vye

45

bien humble et affectionné service et cest daussi bonne volunté que

46

je presente mes très humbles recommandations à votre bonne grace,

47

priant le Createur vous tenir,

48

monsieur, en très bonne santé, très longue et très heureuse vye. De

49

Grenoble, le VIIIme de febvrier 1574.

50

Votre très humble allyé et très affectionné

51

serviteur monestier

52

[134] Ce cadet de Voguedemar est de Bainisan et estoit sergent de monsieur

53

d’Ourches. Je pence que monsieur de La Tyvolière vous faict entendre lestat

54

auquel lon a trouvé le chasteau de monseigneur de Vauldemont tout

55 ruyné [barré : et la plus part] et le couvert naiste jusques aulx murailles 56

qui ne sont remparés que de pierre sèche ; et auparavant, il estoit du

57

tout fort beau et abitable où les officiers abitoyent et les

58

rantiers retiroyent leurs grains.

Loading...